La terre de Londinières fut
primitivement donnée à la cathédrale de Rouen par
Charlemagne. Cette donation fut confirmée par Charles le
Chauve et, en 875 Riculfe légua la propriété du domaine
aux chanoines pour leur subsistance et leur retraite.
Londinières était le siège d’une haute justice. On
rapporte qu’un homme, accusé du meurtre de sa femme, fut
pendu à Rouen. Pour servir d’exemple, son corps fut
rapporté au hameau de Darnétal et accroché à une potence
pour être dévoré par les corbeaux et les oiseaux de
proie. Le lieu conserva le nom de Gibet et la route qui y
conduisait celui deChemin de la justice. Les anciennes
maisons et l’église témoignent de l’importance de Bures
dans l’histoire. Avant 1793, le clocher était animé par
les carillons de quatre belles cloches données par Henri
IV à la faveur de Gabrielle d’Estrées, selon la légende.
Elles attisaient, semble-t-il, la jalousie puisque, au
curé de Bures qui s’en glorifiait, l’abbé Delaunay, curé
d’Osmoy dont la dîme était plus importante lui répliqua
: « Eh bien ! Vous avez le son, et moi j’ai la farine ».
Une des chapelles de l’église est dédiée à saint Paterne
qui protégeait les habitants de la peste. Chaque mardi
de la Pentecôte, les fidèles se levaient à quatre heures
du matin pour se rendre en pèlerinage à
Orival-sous-Bellencombre. L’abandon de cette tradition
pendant plusieurs années ayant ramené la maladie au
village, cette tradition fut maintenue sous la
Révolution ; à cette époque, les habitants devaient se
cacher pour aller invoquer le saint protecteur et faire
le tour de la chapelle dont l’entrée était interdite. Le
bourg était protégé par une forteresse qui, en 1190,
reçut la visite de Richard Cœur de Lion qui y passa les
fêtes de Noël avant de rencontrer Philippe II au gué
Saint-Rémy. Á la fin du XVIe siècle, Henri IV y livra
une sanglante bataille. Certains placent le château de
Bures à Tourpes, dans un vallon où se situait la demeure
de la famille d’Estrées. La petite commune de
Fréauville, réunie pour le culte au bourg de
Londinières, porte le nom d’une glorieuse famille dont
les actes ont leur place dans les annales des armes et
de la religion. Le sire de Fréauville figure sur la
liste des seigneurs normands qui marchèrent parmi les
croisés à la conquête de Jérusalem. Nicolas de
Fréauville fut créé cardinal par le pape Clément V en
1305 et devint plus tard le confesseur de Philippe le
Bel. En 1789, le manoir de Dieu-Grâce à Baillolet fut le
théâtre des manifestations d’un étrange revenant qui
terrorisa le jardinier et le fermier du château.
- Ouvrage de dimensions 20,5
cm par 13,5 cm,
- Couverture souple,
- 260 pages,
- Editions Gérard Monfort - Saint-Pierre de Salerne
- 27800 Brionne.
|
|