Jehan LE POVREMOYNE, à l'état civil
Ernest Eugène COQUIN, né au Havre le 14 avril 1903 est
décédé au Tréport, le 10 avril 1970.
Il avait quitté
Rouen, seul, au volant de sa voiture. Une dernière fois, il
embrassa du haut des falaises l'horizon marin qu'il aimait
tant. On retrouva son corps
abîmé sur la grève. Il repose à ROBERTOT, le village, dont
il était le maire unanimement estimé, où l'avait élevé sa
grand-mère paysanne, lui l'orphelin havrais, à l'ombre de
l'église encore bourdonnante de ses incessantes prières.
Peu d'écrivains auront plus que lui eu partie liée avec
le terroir. Ce Havrais était un terrien. La connaissance du
Latin et du Grec qu'il avait faite au Petit Séminaire,
l'Institution Saint-Romain, n'avait en rien altéré son
patois. Il le parlait avec saveur, sans déformation,
naturellement, en vrai paysan. Cette particularité donnait à
ses conférences un goût de pomme et d'herbe drue qui
enchantait ses auditoires.
Son univers ce fut la
terre, le village. En 1924, son premier livre MON CURE lui
permet d'affirmer son indéniable talent. Ce poète est un
conteur. En firent foi successivement LES DICTS ET JOYEUSES
ANCIENNES en 1927, LES JOYEUSES CHRONIQUES pour le septième
centenaire de Saint-François d'Assises ; ses premiers
romans, LES NOCES DIABOLIQUES, ROSE-MISERE ; ses NOELS
illustrés par Albert COPIEUX, puis ce savoureux pèlerinage
AUX PIEDS DES SAINTS CAUCHOIS, que Pierre LE TRIVIDIC, à son
tour, illustra. À citer aussi ce bouquet FLEURS édité chez
Henri DEFONTAINE, peu avant la seconde guerre
mondiale.
Mais le plus éloquent, le plus tendre, le
plus sensible sans doute, des livres de Jehan LE POVREMOYNE,
c'est MA GRAND-MERE PAYSANNE, paru en 1954.
Journaliste, Jehan LE POVREMOYNE avait débuté au HAVRE
ECLAIR, puis exercé au « PETIT HAVRE » jusqu'à la guerre.
À l'invasion allemande, il s'était retiré dans ses terres, à
ROBERTOT.
En septembre 1944, à la libération, il se
vit confier la responsabilité d'un nouveau journal au HAVRE.
Mais Jehan LE POVREMOYNE n'était pas homme de tempête. Il
était trop enraciné dans la terre pour avoir le pied marin.
Sa direction ne dura qu'un jour... Il choisit alors de
devenir Rouennais et entra dans l'équipe de NORMANDIE, tout
d'abord dirigée par Charles VILAIN, puis par Pierre René WOLF. Il
fut l'un des ténors de PARIS-NORMANDIE où ses chroniques
agricoles signées MAITRE JEAN étaient parole d'évangile pour
les lecteurs ruraux.
Jusqu'à son départ en retraite à
65 ans, il donna également de grands reportages. L'élection
de René COTY à la présidence de la République lui inspira un
magistral portrait de l'homme d'État normand.
Poète
d'une extrême grâce, au tour fleuri, gothique, marial, Jehan
LE POVREMOYNE ne laissait jamais passer NOEL sans en chanter
le mystère.
Roger
PARMENT
- Ouvrage de dimensions 22 cm par 14 cm,
- Couverture cartonnée rigide avec rabats,
- 212 pages,
- Impression Allais - Sotteville - 76000 Rouen
Seine-Maritime.
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